- efficience
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• 1893 philos.; angl. efficiency♦ Anglic. (Écon. ou abusif) Efficacité, capacité de rendement. « Le profit mobilise le meilleur et le pire au profit de l'efficience économique » (F. Perroux). « son efficience socialiste » (Drieu la Rochelle).Synonymes :- efficacitéContraires :- inefficacitéefficiencen. f. (Emploi critiqué.)d1./d PHILO Faculté de produire un effet.d2./d Qualité de ce qui est efficient (sens 2).⇒EFFICIENCE, subst. fém.A.— PHILOS. [Correspond à efficient A] Capacité d'une cause suffisamment forte ou puissante pour produire un effet. Dieu agit par une pure plénitude d'efficience (MARITAIN, Human. intégral, 1936, p. 41). V. efficacité ex. 2.— P. ext. Les personnages rencontrés au cours de la jeunesse conservent une puissance d'évocation, une efficience particulière (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 325).B.— P. ext., usuel. [Correspond à efficient B] Aptitude (d'une machine, d'une technique, d'une personne ou d'une entreprise) à fournir le meilleur rendement. (Quasi-)synon. efficacité, productivité. Wild a établi qu'un grand effort volontaire augmente la vitesse plutôt que l'efficacité d'une tâche. Il arrive même que l'effort diminue l'efficience (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 654). Producteurs qui ont donné un commencement de preuves de leur efficience (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 538).— PSYCHOL. Rendement de l'intelligence d'un individu. Les tests d'efficience ne montrent aucun déficit notable de l'intelligence (DELAY, Psychol. méd., 1953, p. 204).Rem. Dans l'accept. philos., il semble que le champ sém. de efficience soit plus restreint que celui de efficacité (v. ce mot, ex. 2). Dans l'emploi p. ext., qui semble inutile ou condamnable à certains (cf. COLIN 1971, GILB. 1971), la distinction avec efficacité semble cependant fondée (cf. DUPRÉ 1972 et CIDA 1973).Prononc. et Orth. :[
]. Pour [
] ouvert à l'initiale cf. efficace.1 Étymol. et Hist. 1893 « capacité de produire un effet » (BLONDEL, Action, p. 216 : le résultat obtenu paraîtra, pour chacune, le produit du déterminisme ou de l'efficience de l'autre); en partic. 1930 « rendement, effet utile d'une machine, d'un homme » (Lar. 20e). Empr. à l'angl. efficiency « fait d'être une cause efficiente » 1593, « efficacité » 1633 (NED), empr. au lat. class. efficientia « faculté de produire un effet, vertu » d'où le hapax a. fr. effisance « fait de se produire [effectus] », ca 1200 (Dialogue Gregoire, 245, 16 ds T.-L.). Fréq. abs. littér. : 37. Bbg. GALL. 1955, p. 11.
efficience [efisjɑ̃s] n. f.ÉTYM. 1893; angl. efficiency; du lat. efficientia « faculté de produire un effet », qui avait donné l'anc. franç. effisance.❖1 Philos. Capacité de produire un effet. — Psychol. Rendement de l'intelligence. || L'efficience au cours d'un test se précise par rapport à des critères convenablement choisis (temps, nombre de résultats, bons ou mauvais, fréquence, etc.).1 Si efficient est ancien dans la langue, efficience est venu de l'anglais; il fait riche avec son suffixe abstrait pour exprimer l'effet utile, l'efficacité d'une mesure.René Georgin, Pour un meilleur français, p. 92.2 (1923, in Höfler). Anglic. Efficacité, capacité de rendement. || « Le profit mobilise le meilleur et le pire au profit de l'efficience économique » (Perroux).2 On dit que le judo contient une part secrète de symbolique; même dans l'efficience, il s'agit de gestes retenus, précis mais courts, dessinés juste mais d'un trait sans volume.R. Barthes, Mythologies, p. 14.REM. Cet emploi est considéré comme abusif : on dira efficacité.
Encyclopédie Universelle. 2012.